Délires à lire, Partie 2 (facultative pour les anti-hétéros)

 

Suite de la première partie publiée hier, la parole est désormais à Thérèse. Âmes sensibles, s’abstenir !

Délires à lire (suite)

Rolala… elle va me tuer cette petite ! Peut-être qu’elle croit que ça ne me fait plus rien à mon âge, ses péripéties sexuelles, mais moi ça me retourne comme un flan ! Le problème aujourd’hui, c’est que le caramel, il ne dégouline plus beaucoup. Faut dire que ceux qui veulent me planter la cuillère ne sont pas aussi nombreux ni vigoureux qu’autrefois… Bébert est un gourmand, ça se voit, mais il a de la barbe, et moi, la barbe, je n’aime pas. Ca me pique. S’il se rase, là je ne dis pas…

Regardez-moi cette petite, ça n’a pas un quart de siècle que ça croit tout savoir de la vie. Et que ça a des problèmes existentiels. Et que ça vit des drames sentimentaux. Et que ça n’a absolument pas conscience de la chance que ça a d’avoir un corps qui ne ressemble pas encore à la base d’une chandelle ratatinée qu’on a ruinée en prières inutiles. Elle est belle comme un cœur, même si elle se donne un peu des airs de jeune premier, avec ses cheveux courts et tout plein de gel pour les faire tenir dans tous les sens (moi je croyais que le gel, c’était pour effacer les épis…). Avec ses jeans et ses chemises blanches ou noires, elle a des allures de professeur, strict, sexy, avec un charme fou, sauf qu’elle est étudiante et qu’elle n’a absolument pas conscience de son pouvoir de séduction. Peut-être que si j’avais eu cinquante ans de moins, je me serais laissée séduire par ces grands yeux dorés… mais je suis vieille et je n’ai jamais aimé que des hommes. Certains qui ne méritaient peut-être même pas l’appellation d’homme, mais bon. Je leur pardonne.

Charlie est un peu ma deuxième jeunesse. Celle que je n’ai pas pu vivre, celle qu’elle veut bien partager avec moi. Elle ne l’avouera pas même sous la torture, mais ce n’est sûrement pas de son âge de passer ses après-midi avec une vieille comme moi. A cet instant par exemple, je sais qu’elle préfèrerait faire des galipettes avec la petite bronzée de tout à l’heure. Comment lui en vouloir ?! Au lieu de cela…

–          Tu reveux du thé ?

–          Je veux bien, mais j’arrête les spéculos. J’ai pris deux kilos depuis que je viens chez vous Thérèse !

–          Mais qu’est-ce que tu me chantes, cocotte ? Si on te suspend à l’horizontale, on dirait un fil à linge !!!

Ils me désespèrent ces jeunes. Pas étonnant qu’ils ne sachent plus vivre puisqu’ils ne savent plus manger !

–          Vous croyez qu’elle va revenir, Thérèse ?

–          Ben c’est ce qu’elle t’a fait comprendre, non ?

–          Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ?

–          Qu’est-ce qui t’arrive, mon petit ? Ce n’est quand même pas la première fois que tu te fais draguer quand même ! Rappelle-toi la russe, tu ne lui avais même pas laissé le temps d’apprendre à dire « bonjour » et « au revoir » que déjà elle pensait maîtriser toutes les nuances de ta langue de française !

–          Oui, bon… et vous Thérèse ?

–          Quoi moi ?

–          Vous en êtes où avec le voisin ?

–          Albert ?

–          Vous avez beaucoup de voisins qui vous courent derrière ?

–          Inutile de me le rappeler, jeune fille !

–          Désolée, Thérèse. Alors ?

–          Ben alors, il veut me montrer sa quéquette, mais je ne sais pas si c’est une bonne idée. Parce que  tu comprends, à mon âge, un choc ça peut m’être fatal, et je ne sais pas comment il est conservé le Bébert.

–          Il a l’air en forme. Je le vois souvent sur son vélo. C’est bien qu’il continue le sport à son âge. Et puis il est raide dingue de vous, ça se voit.

–          Dingue peut-être, mais raide ça m’étonnerait…

–          Boah, Thérèse, vous faites la difficile…

–          Dis, tu accepterais n’importe qui toi, sous prétexte que t’as plus l’âge d’avoir le choix ?

–          Pourquoi, il ne vous plait pas du tout ? C’est qui votre fantasme ?

–          Si je te le dis, tu vas te payer ma tête…

–          Non, allez, dites ! implore-t-elle de ses petits yeux curieux.

–          Julien Leperse.

–          Non !!!

–          Si. Et arrête de hennir comme un cheval ! Ma sœur, elle est amoureuse de Derrick.

–          Au secours…

Ca fait du bien de la voir rire comme ça. C’est qu’elle n’a pas eu la vie facile cette petite. Mais je ne l’ai jamais entendue se plaindre de quoi que ce soit.

Quand je referme la porte derrière elle, tout redevient triste. Même faire la vaisselle me donne envie de pleurer. Qui aurait cru que je deviendrais dépendante de la compagnie et de la bonne humeur d’une jeune étudiante, idéaliste et lesbienne de surcroit ? Ah, les temps changent… et moi aussi. Pourtant, ce n’est pas parce que ma vie aujourd’hui n’est pas aussi trépidante que la sienne que je vais y renoncer !

D’ailleurs en parlant de ça, je me demande si Albert a compris l’allusion à sa barbe… L’autre jour, je lui ai demandé s’il la supportait bien, en disant que moi je ne pourrais pas en porter parce que j’y suis allergique. Il n’a même pas eu l’air de tiquer. Il faut dire qu’il n’est pas très perspicace le Bébert. Mais au point où j’en suis, tant pis. S’il n’a pas percuté, je vais carrément lui dire que s’il la rase, je lui offre une pipe. Peut-être que le chantage, ça marcherait… Quoi que… Il serait capable de me répondre qu’il ne fume pas !

Tiens, ça devrait être lui justement qui frappe à la porte, c’est l’heure de son retour du PMU. Oui, c’est bien lui, sa veste à carreaux, son journal, et son feutre sur la tête. Je sais que quand j’ouvrirai la porte, il l’ôtera dans une petite révérence.

–          Bonjour Al…

Mon Dieu ! Il a coupé sa barbe ! Disparue ! Pfffuit ! Envolée la barbe !!! Et là, qui est-ce qui va faire des galipettes ?!!!

–          Bonjour Thérèse, dit-il en portant la main à son chapeau.

–          Bonjour Albert ! Vous êtes magnifique ! Vous avez rajeuni de dix ans !

–          Cela suffirait-il pour mériter le privilège de pouvoir vous faire la cour ?

–          Entrez Albert, nous avons passé l’âge des ronds de jambes et des courtoisies.

–          Bah, ne dites pas ça. J’aime vous courtiser.

–          Et vous comptez faire ça longtemps ou vous envisagez de passer à l’acte à un certain moment ? dis-je en fermant la porte.

–          Je vous demande pardon ?

–          Oh, allez Albert, ne le prenez pas mal, mais parlons franchement, dans l’honnêteté du grand âge qui est le nôtre. Est-ce que je vous intéresse Albert ?

–          Mais… bien sûr ! Enfin, je veux dire…. bredouille-t-il.

–          Bien, parce que vous m’intéressez aussi Albert.

–          Ah, bien bien. Et donc ?

–          Donc… vous souvenez-vous comment… on donne un baiser ?

Ciel ! J’ai l’impression de devoir faire tout le boulot à sa place. Il est tout hésitant mon Albert. Il me sourit, maladroitement. Je fais un pas vers lui. Il ne recule pas. Je l’attends.

–          Oh Thérèse ! me lance-t-il avant de se jeter passionnément dans mes bras.

Humm… Il est doué le Bébert. Ce n’est pas désagréable. Pour la bagatelle, je ne dis pas, mais au moins, il embrasse bien. Tendre mais pas aussi mou que je l’aurais cru. Il s’est brossé le dentier juste avant de venir on dirait. Et puis il a des mains douces. Il les a posées sur mes joues. J’aime ses mains. N’empêche qu’il va bien falloir que je respire quand même !

–          Et bien Albert ! Que de talents cachés…

–          Oh Thérèse…

Le voilà qui revient à la charge. Cette fois, sa passion nous entraîne contre la table de ma salle à manger. Aïe.

–          Albert… je … pas ici ! Je n’ai plus l’âge pour cela, et vous non plus !

–          Oh pardon Thérèse…

–          Venez par ici.

Et dire que je vais ouvrir ma chambre à un homme… Ca fait tellement longtemps ! En tous cas, mon corps lui se rappelle comment on fait ! Je suis aussi excitée qu’une adolescente !!! Qui a dit que la libido s’éteignait avec le temps ? Pour détromper les mauvaises langues, il suffirait de venir faire un tour dans ma culotte !

–          Thérèse ?

–          Oui ?

–          Vous… êtes surprenante.

–          Merci Albert. Je dois dire que vous m’étonnez aussi, dis-je en observant d’un œil bienveillant la bosse naissante à son entrejambe.

–          Est-ce que je peux… vous déshabiller ?

–          Avec plaisir, mais laissez-moi donc éteindre la lumière.

C’est que je ne voudrais pas qu’il parte en courant le bougre, en voyant que sans mon soutien-gorge, je peux me faire une écharpe de mes seins. Et puis allez savoir à quoi ça ressemble une baïonnette de septuagénaire ?! En tous cas, il est touchant le Albert : il me rend folle avec ses mains, et sitôt la lumière évanouie, il passe à la vitesse supérieure en faisant voler mon chemisier à travers la chambre.

–          Oh Thérèse… me souffle-t-il en pétrissant mes seins à travers leur prison de métal et de dentelle (c’est que je soigne mes dessous, juste au cas où…).

–          Albert, je n’arrive pas à défaire votre ceinture !

–          Voilà Thérèse, voilà, me dit-il alors que son pantalon tombe sur ses chevilles.

Ceci étant fait, il se concentre sur ma jupe, puis sur ma gaine pendant que je m’applique à défaire les boutons de sa chemise. Au fur et à mesure de notre déshabillage commun, fort agréable par ailleurs, nous nous rapprochons du lit. Quand ma cuisse vient heurter le matelas, Albert me renverse délicatement sur les draps et vient s’allonger sur moi.

–          Oh Thérèse ! Vous êtes si douce !!!

Ses mains, pleines d’arthrose certes, mais si habiles, me caressent amoureusement de ma gorge à mes hanches et je m’étonne que les miennes parcourent son dos avec autant de plaisir. Il est doux. Etrangement doux. Comme si les ans avaient érodé sa peau comme l’eau polit la pierre. Mais j’avoue que ce qui me surprend le plus, c’est la « chose » qui se durcit de plus en plus contre ma jambe droite. Honorable Albert, très honorable ! Dans un sursaut d’audace, je me permets d’effleurer ses fesses, puis de les pincer. J’ai toujours trouvé que c’était la partie la plus agréable de sa personne, et ce malgré ses pantalons de velours mal coupés. Il a de très beaux restes, ses muscles se contractent et son corps vient se presser plus fort contre le mien.

–          Oh Thérèse !

–          Humm… gémis-je comme il glisse sa main entre mes jambes.

Dans l’expectative, je guette l’avancée de ses doigts, qui s’aventurent d’abord le long de mes cuisses, puis à l’intérieur de celles-ci. Il prend son temps, mais je vais perdre patience…

–          Albert, je vous en prie…

–          Oui Thérèse.

Mon chevalier servant s’exécute en posant enfin ses doigts là où il faut. J’ai l’impression de pouvoir subitement grimper aux rideaux (ce que je me retiens de faire parce que ça m’a pris du temps d’en faire les ourlets, et je m’en voudrais de les abîmer !). Albert s’agite contre ma jambe, probablement autant que sa sciatique le permet, pendant que sa main excite mon… (Hey ! J’ai beau ne pas avoir la langue dans ma poche, je ne m’abaisserai pas à vous parler de mon…). Néanmoins, cela suffit à faire tomber mes dernières réserves. Je n’y tiens plus. Sans prendre la peine de lui ôter complètement son slip kangourou, j’y enfonce ma main pour me saisir de son… waouh ! Son gourdin !!! Décidément, je crois que je ne suis pas au bout de mes surprises…

–          Oh Thérèse ! Vous me…

–          Vous aussi Albert, vous aussi !

–          Puis-je …

–          Vous pouvez !

Afin de couper court à ses hésitations, ma main lui indique le chemin. Je suis aussi tendue que pour ma première fois ! Fort heureusement, lui aussi est tendu…

–          Attendez Thérèse… je n’ai pas de… protection…

–          M’enfin Albert ! Ca fait bien longtemps que je n’ai plus rien à protéger… et je suis même prête à mourir d’une maladie vénérienne s’il le faut ! De toute façon, je pense que je vais faire une crise cardiaque si vous ne vous décidez pas à…

–          Certes, certes…

Oh mon Dieu ! C’est… C’est… Humm… C’est… Oh Seigneur ! Waouh !! Vive la France !!! Et vive la ménopause !!!

LA SUITE ICI. Et naturellement, le meilleur pour la fin !

17 commentaires

  1. le  »bébert » ca passe vraiment pas … outre ça c’est plutot pas trop mal comme récit. Maintenant qu’on en sait plus sur thérèse ( et sur ce qui attend notre poitrine dans 50 ans <:') ) je suis quand mm pressée de revenir à charlie ^^

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  2. Cette Mamie Thérèse est fabuleuse et très attachante. Même si j’en ai une bien mieux, elle est particulièrement exceptionnelle dans tout les sens du terme.
    Ayant lu les 3 épisodes, celle-ci reste vraiment excellente.
    Merci @pucedepoesir, pour cette sensualité, cet humour, cette douceur, cette tendresse que tu sais si bien partager à ton public à travers ta plume.

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  3. Dans mon deuxième paragraphe, je parlais du 3ème épisode… Et plus généralement dans toutes tes nouvelles à forte tendance lesbienne, @pucedepoesir. 😀
    Désolée, je ne l’ai pas précisé… 😉

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