Un samedi soir sur la Terre… ça aurait pu être ça !

Il me semble avoir déjà fait  remarquer que mes goûts musicaux sont d’une autre époque. Hier donc, j’étais dans ma voiture, et j’écoutais à fond un vieil album de Francis Cabrel, en laissant mon esprit vagabonder au gré du vent (le vent, c’est parce qu’il fait déjà très chaud, et que je n’ai pas la clim). Quand la chanson « Un samedi soir sur la Terre » (http://www.dailymotion.com/video/x2cnrn_samedi-soir-sur-la-terre_music) s’est fait entendre, grisée par la vitesse et la nostalgie de ces paroles si simples, mais si efficaces, je l’ai presque machinalement transposée en version lesbienne.

Comme ça m’a fait rire, je vais partager ça avec vous.

 

 

Un samedi soir sur la Terre

Il arrive, elle le voit, elle le veut, et ses yeux font le reste

Elle* arrive, elle** la* voit, elle** la* veut, et ses** yeux font le reste

Bon, là déjà, c’est compliqué. Trop de « elle », trop de « la », on confond tout, c’est le bordel. Alors on met des notes de bas de page, mais à l’oral, c’est sûr, ça va moins bien passer !

(*) se rapportant à la première fille, celle qui arrive

(**) se rapportant à la seconde, celle qui était déjà là (où ?  On ne sait pas et on s’en fout)

Elle s’arrange pour mettre du feu dans chacun de ses gestes

Elle** s’arrange pour mettre du feu dans chacun de ses gestes

Jusque-là, tout va à peu près bien… à supposer qu’elle ait un zippo et pas des allumettes, parce que si elle** est obligée d’en gratter une à chaque fois qu’elle bouge, on n’est pas sorties de l’auberge !

Après c’est une histoire classique, quelle que soit la fumée, quelle que soit la musique

Après c’est une histoire classique, quelle que soit la fumée, quelle que soit la musique

Classique ?! On aimerait qu’elle le soit ! Deux filles et un incendie !

Quant à la musique, je dis VETO ! Pas du n’importe quoi quand même. Faudrait pas les traumatiser avec du Sexy Sushi par exemple…

Elle relève ses cheveux, elle espère qu’il devine, dans ses yeux de figurine

Elle** relève ses cheveux, elle** espère qu’elle* devine, dans ses** yeux de figurine

Et là, c’est encore le bordel. Et puis c’est quoi cette histoire de « figurine » ?

Des fois, les pieds et les rimes, ça vous pousse à faire des choix pas très heureux… m’enfin, c’est toujours moins pire que « protéine », « mandarine » ou cocaïne » !

Il s’installe, il regarde partout, il prépare ses phrases

Elle* s’installe, elle* regarde partout, elle* prépare ses phrases

Oui, parce qu’il y a des lesbiennes qui préparent leur drague. Des fois, c’est subtil… des fois non. (Private joke : « Hein, mon p’tit ?! »)

Comme elle s’est avancée un peu, d’un coup leurs regards se croisent

Comme elle** s’est avancée un peu, d’un coup leurs regards se croisent

Bon, là, j’avoue, j’ai mis « elle** », mais ça peut aussi bien être « elle* ». C’est le choix de l’auteur, c’est comme ça. Ce qui compte surtout, c’est qu’ENFIN leurs regards se croisent, et là… Aïe Aïe Aïe !!!

Après c’est une histoire normale, le verre qu’elle accepte et les sourires qu’il étale

Après c’est une histoire normale, le verre qu’elle* accepte et les sourires qu’elle** étale

Hummm… « normale »… j’en connais un paquet qui ne serait pas de cet avis… Et puis on dirait que ce sont des filles faciles. A peine tu proposes un verre et pouf ! Emballé c’est pesé ?! Alors c’est vraiment aussi simple ? (Faut que je sorte, moi…)

En s’approchant un peu, il voit les ombres fines, dans ses yeux de figurine

En s’approchant un peu, elle** voit les ombres fines, dans ses yeux de figurine

Ca c’est une technique de drague classique, genre : »je suis myope, j’avais plus de lentilles, mais j’ai fait ma coquette, je suis venue sans mes lunettes, alors laisse-moi me rapprocher de toi pour que je puisse admirer un peu les ombres fines de tes yeux ». Mouais. mais bon, tant que ça marche…

Pas la peine que je précise d’où ils viennent et ce qu’ils se disent. C’est une histoire d’enfant, une histoire ordinaire. On est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

Pas la peine que je précise d’où elles viennent et ce qu’elles se disent. C’est une histoire d’enfant, une histoire ordinaire. On est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

Oui, alors, bon. « Une histoire d’enfant » faut quand même pas pousser. Ca peut très vite devenir interdit aux moins de 16 ans cette histoire !

Ils se parlent, ils se frôlent, ils savent bien qu’il va falloir qu’ils sortent

Elles se parlent, elles se frôlent, elles savent bien qu’il va falloir qu’elles sortent

Ah, ben voilà ! Qu’est-ce que je disais : INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS ! Insortables ces lesbiennes…

Ils sont obligés de se toucher tellement la musique est forte

Elles sont obligées de se toucher tellement la musique est forte

« Obligées »… ben voyons !

Après c’est juste une aventure qui commence sur le siège arrière d’une voiture

Après c’est juste une aventure qui commence sur le siège arrière d’une voiture

Et voilà ! Ca, c’est fait… (Tiens, ça me rappelle un parking…)

Pas la peine que je précise d’où ils viennent et ce qu’ils se disent. C’est une histoire d’enfant, une histoire ordinaire. On est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

Pas la peine que je précise d’où elles viennent et ce qu’elles se disent. C’est une histoire d’enfant, une histoire ordinaire. On est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

C’est pas la peine de le répéter deux fois ! Toujours pas pour les enfants, et encore moins maintenant ! Bonjour l’exemple !

Pas la peine d’être plus précis, cette histoire est déjà finie. On en ferait autant si c’était à refaire : on est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

Pas la peine d’être plus précis, cette histoire est déjà finie. On en ferait autant si c’était à refaire : on est tout simplement, un samedi soir sur la Terre.

« Finie » ? Quoi, comme ça ? Un petit tour sur le siège arrière de la voiture et on ne se rappelle même pas ? Enfin, les filles, c’est pas très sérieux tout ça ! Et le refaire en plus ?! Tout ça parce qu’on a une réputation à tenir… c’est nul. Allez, un effort : prenons le temps de nous connaître, parce que franchement, dans un lit, c’est plus confortable !

 

 

 

 

 

 

15 commentaires

  1. Ca fait du bien un peu de légèreté en ce Dimanche ensoleillé 🙂

    J’ai bien ri à tes commentaires, et de manière générale j’aime beaucoup tes billets toujours élégants, subtils et assez marrants.

    PS1 : je dois avouer que j’ai moi aussi un côté old school et que je trouve cette chanson sympa (oui je sais à peine arrivé je sors déjà =>)

    PS2 : c’est la mort de mes illusions : on m’avait pourtant toujours dit que les filles étaient faites de sucre et d’épice!!!

    J’aime

  2. J’avouerai un peu honteusement que j’ai mis un moment à le lire ce billet, parce que bon, Cabrel… Heu, que dire… J’aimais bien cette chanson quand elle est sortie, mais j’étais jeune donc bon. Il faut savoir qu’à l’époque, j’aimais aussi Bruel (c’est pour remettre un peu dans le contexte).
    Bref, tout ça pour dire que oui, j’avais peur.
    Mais finalement j’avais tort, j’ai bien rigolé.

    J’aime

  3. et pourquoi tu nous fais pas une explication de texte sur Sexy sushi, je me demande c’est tout. Tu peux faire sur « A bien regarder Rachida » par exemple, ou si tu préfères sur « Sex Appeal », comme tu veux.

    J’aime

  4. J’adore cet humour.
    J’adoooore.
    Merci.
    Bon, je sais que je réagis avec deux ans et demi de retard, mais je viens d’arriver sur yagg, et certains posts méritent vraiment des compliments.

    J’aime

Laisser un commentaire