La caresse

Les paupières mi-closes, elle me lance un de ces regards langoureux dont elle seule a le secret, un regard qui appelle inévitablement à la caresse. Comme j’approche ma main, elle pousse l’immobilisme jusqu’à son paroxysme. Evidemment, elle ne me fera pas le plaisir de la moindre réaction. Je sais déjà que le contact de mes doigts, aussi intense soit-il, n’engendrera pas le moindre frémissement. Elle s’évertue à exceller dans cette insupportable indifférence, elle me nargue, impassible, jouissant par avance de cette partie qui commence.

Le jeu entre nous est subtil. Elle en est toujours l’instigatrice. Elle s’approche, mettant en œuvre dans chacun de ses gestes toute la provocation dont est capable son corps gracile. Elle frôle, se colle, se love au plus près, sans avoir l’air de vouloir y toucher. Comme si notre proximité n’était que le fait du hasard, comme si j’étais là précisément à l’endroit où elle a décidé de se poser, et qu’elle ne comptait pas se donner la peine de changer ses plans pour moi.

Je sais qu’elle attend ma main, mais elle ne le dira jamais. Cela fait partie du jeu. Je devrais résister, la lui refuser… mais je n’y parviens jamais. Elle me domine complètement et elle le sait, la garce ! Mais patience. Bientôt, c’est elle qui me suppliera. Je me promène impudiquement sur son corps, je savoure sa douceur, je viens respirer sa chaleur soyeuse. Du bout des doigts, j’insiste au creux de ces endroits que j’ai appris à reconnaître… ses faiblesses. Déjà, elle ne peut retenir un plaisir sonore. Sait-elle qu’elle se trahit ? Qu’importe. Je me repais de sa satisfaction. Je m’y consacre de toute mon âme jusqu’à ce que… les cartes changent de main.

Les rôles basculent imperceptiblement au moment où je devine son abandon total. Son corps n’est plus que guimauve entre mes doigts. Il me suffit de m’en éloigner de quelques millimètres pour que, grisé par le manque, son corps vibrant cherche à combler la distance qui nous sépare. L’instant est jouissif. Je n’ai presque plus à caresser, c’est elle qui vient se frotter, en quête de ce plaisir impudique, égoïste, quasi solitaire…

Mais elle a besoin de ma main. J’aime être cette main. J’aime être son plaisir. Et je sais qu’elle aime ça aussi. Elle me le prouve en léchant patiemment chacun de mes doigts, en les croquant délicatement alors qu’elle me regarde suavement, de ses paupières toujours mi-closes.

Puis tout s’emballe. Ses yeux s’ouvrent en grand et sa bouche se referme sur moi dans une morsure trop insistante. Avant que j’aie le temps de protester, elle se lève d’un bond, saute du lit et sort de la chambre sans me quitter des yeux… Je redeviens sa chose disciplinée… C’est l’heure des croquettes.

18 commentaires

  1. Il semblerait qu’il faille que je me contente (contentasse 😀 ) de ce post et que l’érotisme et la sensualité qui caractérise ta plume, parfois, pas tout le temps, ne soit plus et ne sera plus « jamais »… Et puis parler de caresses me plait beaucoup 😉

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  2. Ah oui et puisque tu veux de l’indignation : tu aurais pu mettre des tags un peu cochonou, porn safe et tout quoi, flûte à la fin ! 😀
    J’imagine à peine les mots clés pour arriver à ton blog, perdu entre deux sites pornos, je ne te félicite pas tiens 😀 😀

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  3. Tu te rends compte que « chat-minou » « ronron » « friskas » « félix » « litière » « frontline »  » Brigitte Bardot » (j’en passe et des meilleures) viennent de rentrer dans les mots clés 😀 😀

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  4. Ahahah mais c’est trèèèès réaliste cette histoire de chatte !!!
    Si si, vraiment ! J’ai totalement reconnu la mienne à travers la tienne @pucedepoesir. Enfin je veux dire, celle qui est écroulée sur mes genoux pendant que je tapote sur mon clavier. Enfin… Ouais, bref, on a compris quoi 😀

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