Rome en solo (Chapitre 4)

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3


Chapitre 4

 

Luce avait regardé malgré elle. A l’expression refroidie de Gabrielle, l’italienne devina que la « Elsa » en question venait d’interrompre, pour une durée indéterminée, les folies qu’elles s’apprêtaient à commettre. La jeune femme semblait indécise. Elle fixait l’écran mais son esprit était ailleurs. Les vibrations cessèrent sans qu’elle répondît.

Quand elle reporta son attention sur Luce, elle constata son inquiétude.

– Ce n’est rien, la rassura-t-elle. Elle laissera un message si c’est important.

– Elsa, c’est votre…

– Mon ex-compagne, oui.

Toujours à califourchon sur la brune, Gabrielle plongea son regard dans le sien, tentant de la réconforter dans un sourire. Mais l’italienne rajouta d’une petite voix :

– Celle avec qui tu aurais dû venir, non ?

– Oui, avoua la française à contrecœur. Mais elle m’a quittée. Elle est partie et je ne…

La jeune femme n’eut pas le temps de terminer sa phrase : son téléphone vibrait à nouveau. Gabrielle était sur le point de raccrocher, énervée par l’insistance inopportune d’Elsa, mais Luce la repoussa, délicatement mais fermement. Elle se releva et s’éloigna promptement.

– Visiblement, c’est important. Réponds-lui. Nous nous verrons peut-être plus tard, jeta l’italienne avant de disparaître derrière la porte d’entrée.

La française demeura interdite. Que signifiait ce départ précipité ? Pourquoi diable Luce avait paru si mal à l’aise ? Elle aurait pu répondre devant elle ou tout simplement ne pas répondre du tout, mais en aucun cas Gabrielle n’avait voulu la voir partir ainsi. Contrariée, elle décrocha sèchement en regardant par la fenêtre la belle brune qui fuyait d’un pas pressé.

A l’autre bout du fil, elle entendait des crépitements et une voix lointaine qu’elle reconnut à peine :

– Allô Gab ?

– Oui.

– C’est moi.

– Je sais. Que veux-tu Elsa ? demanda la jeune femme d’un ton cassant.

Les grésillements couvrirent un silence gêné.

– Je suis désolée de te déranger avec ça, Gab, mais j’ai un petit problème.

Devant le mutisme irrité de son interlocutrice, Elsa poursuivit :

– Nous nous sommes fait voler toutes nos affaires à Arequipa. Probablement le guide car nous ne l’avons pas revu depuis. La police ne peut pas faire grand chose. Ils nous conseillent de contacter nos assurances mais tous mes numéros étaient dans mon sac. J’aurais dû les enregistrer mais…

Sa voix était hachurée mais Gabrielle percevait néanmoins sa fatigue.

– Nous sommes à court d’espèces et je n’ai plus de carte. Je dois faire opposition mais je ne sais pas comment faire.

– Nous ? demanda la jeune femme que ce pronom mortifiait bien au-delà de la détresse de son ex-compagne.

Elsa laissa un blanc avant de renchérir :

– Gab, s’il te plaît…

Gabrielle était outrée : non contente d’interrompre sa vie dans un instant fatidique, de la déranger pour lui réclamer de l’aide alors qu’elle l’avait elle-même abandonnée, Elsa lui demandait maintenant de ne pas lui faire une scène ?

– Pourrais-tu retrouver le numéro du Crédit Lyonnais, je dois parler à ma conseillère… une Mme Valentin, je crois, son numéro est sur le frigo. Et éventuellement de m’envoyer un peu d’argent par mandat cash, je te rembourserai bien sûr…

A l’autre bout du fil, Elsa parlait encore, mais pour Gabrielle, c’en fut trop.

– Elsa, la coupa-t-elle sèchement. Je ne suis pas à la maison. Je ne suis même pas en France. Et il est hors de question que je…

– Pas en France ? l’arrêta-t-elle. Gab, ne me dis pas que tu es allée toute seule à Rome…

– Où je suis et avec qui, cela ne te regarde pas. Quant au pétrin dans lequel tu t’es mise, trouve une autre solution pour t’en sortir : je ne suis plus ta solution. Plus jamais. Et ne m’appelle plus. Plus jamais.

Gabrielle raccrocha sans écouter les protestations de son ex-compagne. Elle était tellement en colère qu’elle n’arrivait même pas à culpabiliser de l’avoir laissée dans une situation délicate. Elle respira profondément et se rassit sur la chaise que Luce avait quittée. Elle était encore chaude. Malgré son agacement, la jeune femme ne put s’empêcher de penser à l’italienne. Celle-ci était femme, adulte, responsable et accomplie. Elsa lui donnait l’impression de ne pas être sortie de l’adolescence : totalement égocentrée, toujours en quête de sensations fortes, de nouveautés, incapable de faire face aux réalités de la vie, dépendante de la rationalité des autres dans son quotidien. La comparaison fit retomber la colère de la française. Comment avait-elle pu envisager une relation sérieuse avec une personne pareille ?

Gabrielle refusa de se perdre dans un questionnement stérile. Elsa ne ferait plus du tout partie de sa vie, désormais. Luce, par contre…

La jeune femme avait été embarrassée de son départ précipité. Elles étaient si proches, si intimes, et la seconde d’après si distantes ! La brune incandescente lui avait paru si froide, tout à coup… Elle n’avait même pas eu le temps de lui expliquer… Il n’avait fallu que deux jours à Luce pour envahir ses pensées, ses rêves, sa vie. Jamais elle n’avait été si complice avec qui que ce fût. Pourtant, jamais elle n’avait à ce point craint de ne pas être digne de quelqu’un. Elles n’évoluaient pas dans les mêmes sphères et la française se trouvait insignifiante à côté d’elle. Mais à aucun moment, Luce n’avait semblé s’en soucier et Gabrielle s’était tout de suite sentie à l’aise et intégrée dans cet univers étranger.

Non, elle ne pouvait pas laisser s’installer le moindre malentendu entre elles. Il fallait qu’elle aille la retrouver, qu’elle lui parle, qu’elle la touche encore. Son corps vibrait toujours de son désir pour elle. Décidée, elle enfila une veste en hâte et sortit en prenant soin de laisser son téléphone derrière elle.

*

Elle donna trois grands coups de heurtoir contre la lourde porte de la résidence principale. Elle entendait quelques notes de musique qui descendaient de l’étage. Comme personne ne lui répondit, elle entra timidement.

Le hall était imposant et couvert de marbre du sol aux piliers. Les escaliers, taillés dans la même pierre nervurée, s’élevaient devant elle. Elle s’apprêtait à appeler l’italienne quand elle reconnut sa voix qui en doublait une autre en accompagnant la musique. Elle n’eut aucun mal à identifier à nouveau Patricia Kaas, mais cette fois-ci, la brune proposait un duo étrange et douloureux : « Je voudrais la connaître… savoir comment elle est… Est-elle ou non bien faite ? Est-elle jolie, je voudrais… »

Gabrielle s’aventura dans les escaliers. Elle montait les marches au rythme de la chanson. Elle n’en perdait pas une note, pas un mot : « … Oh je voudrais la voir… Longtemps, la regarder… Connaître son histoire… Et son décor et son passé ». La française s’approcha de la porte entrebâillée d’où provenait la musique. Elle osa jeter un œil par l’entrouverture en retenant sa respiration. Luce chantait encore d’un timbre grave et râpeux : « C’est étrange peut-être… Cette curiosité… Voir enfin pour admettre et pour ne plus imaginer ».

La jeune femme identifia la chambre de l’italienne. La pièce était vide et une lumière vive ainsi qu’un nuage de vapeur s’échappaient d’une porte ouverte, au fond. Gabrielle comprit que Luce sortait de la douche. Elle sentit son corps réagir à l’image préconçue de la belle brune, nue. Ses seins se durcirent instantanément et une vague de chaleur humide se propagea entre ses cuisses. Son cœur s’emballa. Elle devait se signaler… Elle ne pouvait pas rester là, en voyeuse indiscrète.

La voix de Luce se rapprocha : « Oh je voudrais comprendre… Même si ça me casse… ». L’italienne fit son apparition dans la chambre. Son corps mat, perlé de gouttelettes translucides, était enveloppé dans une grande serviette blanche. Le cœur de Gabrielle manqua quelques battements. « Puisqu’elle a su te prendre… » : Luce affichait un visage triste… Si triste ! La jeune femme en fut toute chavirée. Comment Luce pouvait-elle penser qu’un simple coup de fil remettrait tout en question ? Pourquoi avait-elle pris cela tellement à cœur ? Pourquoi une réaction aussi violente ?

La voix de l’italienne se déchira sur un dernier vers « … Puisqu’elle a pris ma place ». Cette fois, Gabrielle ne résista pas. Elle poussa la porte en criant presque :

– Elle n’a pas pris ta place, c’est toi qui as pris la sienne.

Luce sursauta. Instinctivement, elle croisa ses mains sur sa poitrine pour maintenir la serviette en place. Elle regarda Gabrielle comme une biche prise dans les phares d’une voiture. Comme elle demeurait coite, le visage toujours inquiet, la jeune femme s’avança, coupa la chique à Patricia Kaas et se reprit :

– Non, en fait, tu n’as pas pris sa place. Elle n’avait pas de vraie place, elle n’en a jamais voulue. Toi, tu occupes toute la place.

L’italienne écarquilla les yeux de plus belle. Gabrielle poursuivit :

– Je suis désolée d’être rentrée comme ça… Je ne voulais pas te faire peur, mais avec la musique, tu ne m’entendais pas. J’ai frappé et je t’ai entendue… et je suis montée… et je t’ai vue.

Luce esquissa un geste désinvolte de la main, comme pour signifier que ça n’était pas le problème. Devant son mutisme entretenu, la française continua :

– Je voulais venir te parler, tout de suite. Je ne sais pas pourquoi tu es partie. Je ne voulais pas que tu partes. Je voulais que tu restes. Je ne voulais pas lui parler. Je voulais te parler, être avec toi… et ne plus parler. Je voulais que nous fassions l’amour, encore et encore. Je voulais…

Gabrielle rougit. Elle était confuse. Elle n’avait pas envisagé de déballer tout cela de cette manière. Elle se sentait maladroite et craignait que sa logorrhée ne rebutât définitivement cette femme fatale. Luce s’assit sur le rebord de son lit. Elle ne quittait pas des yeux la jeune femme qui ne savait plus où se mettre.

L’italienne lui fit signe d’approcher. Incertaine, elle avança lentement, le regard plongé dans les orbes noirs de la belle brune. Quand elle arriva à sa hauteur, Luce libéra lascivement son corps du coton immaculé. La serviette glissa lourdement à leurs pieds.

Les chairs de Gabrielle s’embrasèrent. Spontanément, sa peau voulut adhérer à celle de Luce, mais, si elle était plus que consciente de sa nudité, elle n’osa pas la regarder.

Alors, Luce parcourut la distance qui les séparait.

*

La chambre était plongée dans une semi-obscurité feutrée. De lourds rideaux aux teintes naturelles étouffaient les rayons discrets du soleil hivernal. L’éclairage artificiel de la salle de bain adjacente, que personne n’avait pensé à éteindre, découpait la pièce : entre deux zones opaques, un rai lumineux projetait les ombres des deux femmes sur le lit. Elles se faisaient face et l’une avançait vers l’autre, immobile. Quand les seins nus effleurèrent la poitrine endolorie de la blonde, les corps s’éveillèrent. Dans un élan empreint de délicatesse, elles s’insinuèrent l’une contre l’autre, en multipliant les caresses. Pendant plusieurs secondes, elles embrassèrent à tour de rôles les contours de leur visage.

Quand leurs lèvres se retrouvèrent, Luce encouragea la jeune femme à se défaire de sa veste. Pour la seconde fois en moins d’une heure, la jeune femme déboutonna à nouveau sa chemise qui alla rejoindre la serviette, par terre. L’italienne glissa ses mains brûlantes sous le marcel provocant. Elle remonta jusqu’à emprisonner les petits seins de Gabrielle entre ses doigts. Celle-ci retint un gémissement le temps de retirer le vêtement inutile. Les mains de Luce glissaient sur son corps, elles en attisaient chaque parcelle et quand elles descendirent le long de ses reins, la jeune femme se cambra. L’italienne glissa sous le jean et le boxer de Gabrielle pour se poser sur le relief rebondi de ses fesses.

Incapable d’attendre plus longtemps, la blonde dégrafa sa ceinture et se débarrassa dans un même mouvement, de son jean et de son sous-vêtement. A armes égales, les deux femmes s’observèrent. Chacune scrutait l’autre, à la fois comblée et affamée. Du bout de leurs doigts, elles exploraient ce que leurs yeux taisaient. Plus elles en découvraient sur l’autre, plus elles en demandaient. Leur appétit se fit urgence, nécessité, fureur. Elles s’embrassèrent dans une étreinte qui ne supportait plus la verticalité.

Concentrées sur leurs sensations et leurs réactions, elles trouvèrent le refuge moelleux du lit de l’italienne. Gabrielle s’y étendit, accueillant le corps chaud et satiné de Luce contre le sien. Ce contact plénier les fit trembler de plus belle. La brune plongea son visage dans la peau douce et parfumée du cou de la française. Elle y fit courir ses lèvres, prospectant salières et clavicules de ses baisers délicats. Comme Gabrielle laissait vagabonder ses doigts sur le dos et les flancs vulnérables de son amante, celle-ci attrapa ses poignets et les immobilisa d’une main ferme au-dessus de sa tête. L’italienne lança un regard aigu à son otage avant de poursuivre le petit jeu lascif de ses lèvres. Quand elle l’embrassa sous les aisselles, la jeune femme frémit mais ne rit pas. Elle devinait que Luce ne s’y attarderait pas. Elle n’aurait pas à la supplier pour être satisfaite. Gabrielle le savait. Et cette certitude lui donnait le vertige.

Quand la bouche de Luce se referma sur son téton, la jeune femme réagit de tout son corps. L’italienne, enivrée et encouragée par le spasme que la française n’avait pu contenir, se mit à tourmenter, avec une lenteur insupportable, la pointe sensible et dure du sein offert. A chaque succion ou mordillement, Luce sentait les torsions incontrôlées de son amante qui s’agitait sous elle. Elle ne put résister à l’envie de glisser une cuisse intrusive entre celles, raidies de plaisir de la belle blonde. La réponse de Gabrielle ne se fit pas attendre. Elle gémit instantanément et vint écraser son sexe ruisselant contre sa jambe. Les deux femmes ondulèrent simultanément pendant que Luce continuait la torture délicieuse et consentie des seins de Gabrielle. De sa main libre, elle compléta l’ardeur de sa bouche. Les mouvements de ses lèvres, de ses dents, se coordonnèrent avec ceux de ses doigts pour que les deux tétons de la jeune femme connussent le même supplice, à l’unisson. C’en fut trop pour Gabrielle. L’orgasme la cueillit, l’emporta, la terrassa dans un cri qui la laissa sans force.

Luce s’était immobilisée au-dessus d’elle. Elle n’osait plus bouger ni respirer, de peur de perturber la plénitude qui semblait maintenant envahir son amante. La jeune femme avait tourné son regard vers des contrées que seules les extases pouvaient laisser entrevoir. Le souffle encore court, les pommettes rosies et luisantes, les yeux dans cet ailleurs bienheureux, elle était saisissante de beauté. L’italienne, émue, se risqua à déposer un baiser sur sa tempe palpitante. Gabrielle papillonna des paupières et réinvestit son corps, convoquant de nouveau sa conscience. Luce esquissa un mouvement de repli, pour la libérer de son corps tyrannique, mais la jeune femme la retint dans un grognement mécontent.

– Je ne m’en vais pas, la rassura l’italienne. Je te laisse juste respirer.

Gabrielle grogna encore et vint enfouir sa frimousse boudeuse dans le cou de son amante. « Irrésistible », pensa Luce, en resserrant son étreinte. Elle embrassa le front timide de la française qui fuyait toujours son regard. Les lèvres de la jeune femme chatouillèrent la gorge sensible de l’italienne :

– Tu… tu m’as touché les seins…

L’inflexion de Gabrielle lui parut farouche, presque chargée de reproche.

– Il m’a semblé que tu aimais ça, se défendit Luce en souriant malgré elle.

– Je veux dire…

Gabrielle balbutiait. Le ton de sa voix se fit incrédule.

– Je veux dire que tu m’as fait jouir… presque uniquement en me touchant les seins…

– Oui, confirma la brune qui ne voyait pas trop où elle voulait en venir.

– Je n’ai jamais…

Gabrielle se blottit de plus belle contre son amante. Elle la serra si fort que Luce en eut le souffle coupé. Cette dernière, confuse, s’efforça de la rassurer par de tendres caresses. A nouveau, elle vint embrasser son front. La française inspira profondément avant de dégager son visage du refuge bienveillant de son cou. Elle précipita son regard dans celui de Luce avant de poursuivre :

– Je n’ai jamais aimé qu’on me touche les seins. J’ai toujours détesté ça. Je ne comprends pas pourquoi… là… Tu m’as… tu m’as rendue folle.

Gabrielle rougit et baissa les yeux devant le sourire de son amante.

Luce saisit son menton avec délicatesse, embrassa sa fossette et lui demanda :

– Je t’ai fait mal ?

– Oh non ! Pas du tout ! s’écria la française en secouant la tête avec véhémence.

– C’était bon alors ?

– Oh oui ! Tu sais très bien que oui, confirma la jeune femme devant le sourire bravache de l’italienne.

– Alors c’est plutôt une bonne chose, non ?

La question était purement rhétorique. Gabrielle fit la moue. Une moue à la fois réprobatrice et adorable.

– Vous êtes vraiment insupportable, mademoiselle D’Alba.

Son regard s’assombrit brutalement, mais la colère n’y était pour rien. Le désir, par contre…

En une fraction de seconde, elle enfourcha le corps résolu de Luce. Quand leurs seins entrèrent en contact, le corps de Gabrielle frémit au souvenir encore trop frais de cet orgasme aussi inhabituel que fulgurant. Elle dût faire appel à toute sa bonne volonté pour ne pas succomber aux exigences voraces de son propre plaisir. Les mains de l’italienne qui couraient à nouveau sur sa peau encore trop réceptive, l’enflammaient.

Quand elle l’embrassa, Luce vint poser ses mains puissantes sur ses fesses. Leurs sexes se pressèrent alors l’un contre l’autre dans une urgence retenue. La rencontre à la fois moelleuse et abrupte de leurs moiteurs leur arracha un gémissement quasi harmonieux. Dans un premier temps, Luce écarta les cuisses et la française se fondit contre elle, affamée du contact de leurs corps. Elles ondulèrent en rythme et Luce, emportée par le frottement de Gabrielle sur ses chairs les plus tendres, haletait son plaisir croissant. Mais lorsque les mains de la jeune femme se saisirent des seins aguicheurs de son amante, cette dernière s’agrippa aux fesses de la française et interposa une de ses jambes entre elles.

Les deux corps n’en faisaient plus qu’un, les deux plaisirs se confondaient, les deux êtres se résolvaient au rythme effréné du désir. Entre deux gémissements, elles s’embrassaient, se regardaient, se perdaient, se retrouvaient et s’embrassaient encore. Tout à coup, Luce se redressa. Par un habile jeu de jambes, elle s’assit face à Gabrielle. D’un sursaut de hanches, elle maintint leurs sexes collés jusqu’à ce qu’une main inquisitrice vienne explorer les boucles blondes de la française. Celle-ci, surprise, lâcha un petit cri en sentant le doigt de sa partenaire effleurer la chair vibrante de son clitoris.

Gabrielle implosait. Elle se sentait une nouvelle fois aux portes de la jouissance et elle n’était plus maîtresse de son corps. Son désir annihilait toute forme de scrupule ou de retenue. Elle s’abandonna à la main experte de son amante sans pouvoir brider le remous de ses propres hanches. Luce chercha son regard et de sa main libre, elle vint trouver celle de la jeune femme. Quand Gabrielle comprit que Luce voulait qu’elle la touche à son tour, elle s’embrasa. Ses yeux se plantèrent dans ceux de la brune alors que ses doigts, accompagnés par la main fébrile de Luce, s’insinuaient contre son sexe brûlant. La main impatiente de l’italienne la pressait fort contre elle alors que son autre main la caressait avec une délicatesse diabolique.

Le plaisir gagnait la belle brune. Gabrielle reconnaissait ce haussement de sourcil et ses yeux qui fuyaient malgré eux vers le ciel. Pendant une seconde, elle se demanda si c’était son propre plaisir ou celui de son amante qui la propulsait aux portes de l’extase. Elle n’eut pas le temps de répondre à cette question : Luce glissa un doigt en elle, précautionneusement, profondément. Le corps de Gabrielle s’arqua, comme pour aspirer l’italienne en elle. A son tour, elle la pénétra d’un doigt, puis de deux, tant son sexe était béant.

Pendant un instant, le rythme se fit plus lent, le mouvement plus développé. Puis il s’intensifia encore. Les deux femmes se perdaient dans les frontières intimes de leur plaisir et quand leurs regards s’accrochèrent de nouveau, elles jouirent ensemble sans contenir les élans de leur passion.

Là, assises sur ce grand lit saccagé par leurs ébats, elles s’accolèrent jusqu’à ce que s’apaisent leurs corps satisfaits. Une minute passa, puis deux. Elles souriaient, immobiles et nues. Elles souriaient puis elles rirent en desserrant leur étreinte. Luce prit le visage de Gabrielle dans ses mains et l’embrassa tendrement.

– Viens, dit-elle à son amante en remontant la couette sur elles.

La jeune femme s’allongea à ses côtés, la tête sur son épaule. Luce passa ses doigts dans ses cheveux fins. Elle la caressa longuement avant de prononcer gravement, dans un italien incompréhensible pour Gabrielle, ces quelques mots : « Se vedo qualcun’altro, un’altra volta, accarezzare i tuoi capelli, l’ammazzo… e t’ammazzo ». Devant le regard interrogateur de la blonde, Luce rajouta un « Non, rien… » peu convaincant. Frustrée par cette barrière de la langue, Gabrielle se redressa sur un coude :

– Vous ne vous en tirerez pas comme ça, mademoiselle D’alba !

– Ah non ?

– Puisque vous choisissez sciemment de me parler dans une langue qui m’est inconnue, laissez-moi vous parler de la mienne ! Ou plutôt… laissez-moi vous montrer…

Déjà, Gabrielle chevauchait l’insolente en faisant courir sa langue dans son cou, entre ses seins, le long de son ventre, jusqu’à disparaître sous le couvert intime et chaleureux de la couette.

Voilà, ceci est une fin alternative… faute de mieux. Tout n’est pas abouti, mais je n’aurai pas le temps de faire mieux dans l’immédiat. Je propose à celles et ceux qui voudraient une vraie fin de me contacter par mail. Comme annoncé précédemment, je n’aurai pas le courage de recommencer ailleurs, mais je peux vous faire parvenir mes prochaines productions (aussi rares soient-elles) via cette adresse : pucedepoesir@gmail.com

Je remercie @Yagg de l’opportunité qui m’a été donnée de pouvoir échanger avec vous, dans ce blog et au sein de la « communauté ». Une belle vie à toutes et tous, de l’amour, des seins, des licornes, et des rêves surtout, plein les doigts, plein le coeur, plein l’avenir !

Yaggement vôtre,

Eloïse – Pucedepoesir

3 commentaires

  1. Bonsoir,
    Celà fait 4 jours que j.ai découvert votre blog et je ne peux detacher mes yeux de vos écris..
    Vos histoires sont passionnante et reveil beaucoup de choses et surtout beaucoup d.envie.
    Je vous remercie donc pour tout ce plaisir que vous pouvez m.apporter.

    Je me demandais si vous aviez écris une suite a votre histoire « rome en solo », et si vous alliez bientot publier la suite de « du côté de chez soi ».
    Je me doute que ça doit vous prendre du temps d.écrire mais après tout c.est de votre faute !
    Vous crée chez nous le besoin..😉

    Merci a vous si vous avez le temps de m.apporter un retour.

    Bien à vous

    J’aime

  2. Bonsoir Mélanie,

    Non, désolée, il n’y a pas eu de suite à « Rome en solo »… Cette année-là, j’ai eu encore moins de temps que d’habitude… Mais je vous laisse imaginer ce que peuvent devenir Gabrielle et Luce !

    Pour ce qui est de la suite de la nouvelle en cours, il y aura prochainement une fin à « Du côté de chez soi », sans doute en deux épisodes. J’attends que la période maudite des conseils de classes soit révolue. Je devrais pouvoir vous l’annoncer pour dans une dizaine de jours. Puis je commencerai sans doute la nouvelle « nouvelle de l’été »… Histoire de ne pas perdre les bonnes vieilles habitudes !

    Merci de votre intérêt pour ces quelques pages et à très bientôt sur BULLE DE POESIR ! 😉
    Bien à vous,

    Pucedepoesir

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s