Allons marcheurs de la party : parce que la marche des fiertés est un combat comme un autre, mais c'est le nôtre !

Je me suis réveillée ce matin, avec ça dans la tête. Ça et bien d’autres choses encore. Je n’ai pas pu m’empêcher de me dire qu’un jour, Vian aurait pu écrire une autre lettre…

(Ne vous étonnez pas que je n’adresse pas ces mots au Président. Je n’ai aucunement envie de lui parler en particulier ! Allez savoir pourquoi…)

Allons, marcheurs de la Party !

Monsieur le bien-pensant,

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être,

Si vous avez le temps.

 

Je viens d’apercevoir

Mon avenir précaire,

Car je vous indiffère

Et n’ai que des devoirs.

 

Monsieur le bien-pensant,

Je ne veux pas me taire,

Je ne suis pas sur Terre

Pour vivre indécemment.

 

C’est pas pour vous fâcher,

Il faut que je vous dise :

Ma décision est prise,

Je m’en vais m’affirmer.

 

Depuis que je suis née,

Je me sens prisonnière

De barreaux, de critères,

De vous, les bien-pensants.

 

Ma différence claire

Vous menace, vous plombe

Fait l’effet d’une bombe,

Mais je m’en moque en vers !

 

Quand j’étais au lycée,

On m’a niée comme femme,

On m’a traitée d’infâme

Et laissée de côté.

 

Mais aujourd’hui, demain,

J’oublie d’être un cloporte,

Je vis sous votre porte

Mon bel amour lesbien.

 

J’os’rai aimer ma mie

Dans votre vieille France

Et dans ma chère Provence

Et je dirai aux gens :

 

Refusez de mentir !

Refusez de vous taire !

Et partez donc en guerre !

Refusez le martyr !

 

S’il faut donner son sang,

Allez prenez le nôtre,

Il vaut mieux que le vôtre,

Monsieur le bien-pensant.

 

Et comme pour me marier,

Je dois jouer de mes charmes,

J’irai verser mes larmes

A la marche des fiertés !

Parce qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, ici le lien du texte et de la version originale de l’inoubliable Vian !

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