Revoir Julie

Encore une année qui se termine… Certains, rares, diront que 2012 fut une année heureuse et en souhaiteront autant à 2013. Pour d’autres, cela aura été une année difficile. Ce fut mon cas. Alors pour essayer de bien finir l’année, j’ai un petit rituel : je regarde Revoir Julie. (C’est ça ou Starship Troopers !)

Pour ceux et celles qui l’ont déjà vu, vous vous demandez peut-être pourquoi je fais ça… Et même si vous ne vous le demandez pas, je l’expliquerai quand même… C’est bien le but de cet article !

Revoir Julie est sans doute le film le moins prétentieux que je connaisse. Nul besoin d’avoir fait des études cinématographiques pour savoir que le budget était probablement microscopique. Le générique remercie jusqu’à l’opticien qui a fourni les lentilles de contact ! Et pourtant, j’estime que l’objectif est joliment atteint.

Sans spoiler le film, disons qu’il s’agit d’une femme, Juliet, officiellement lesbienne, qui à la suite d’une rupture douloureuse remet sa vie en question et dresse une liste des choses à faire qu’elle repousse sans cesse. En tête de liste, on lit : REVOIR JULIE. Elle se met ainsi en quête de son amour adolescent et les retrouvailles sont pleines de sincérité et d’émotions contradictoires.

Pourquoi cette histoire plutôt qu’une autre ? Parce que tout repose sur l’espoir. Et de nos jours, quoi de plus indispensable et pourtant cruel que l’espoir ? Qui n’a pas envisagé un jour de revoir son amour d’enfance ou d’adolescence ? Et si c’était pour cette année ? Ou la suivante ? Alors bien sûr on a peur, parce que cet « amour » – dont on n’avait peut-être même pas conscience – n’était pas forcément réciproque, parce qu’on a honte de sa vie ou parce qu’on s’imagine qu’on n’aura plus rien à se dire. Parce qu’on est passé maître-sse dans l’art de se chercher des excuses pour ne pas aller au bout des choses… Ou parce qu’on décide que c’est le passé et que le passé ne doit pas être remué. Bref, on le fait rarement.

Ce qui me plaît dans ce film, c’est le réalisme des scènes. Les personnages ne sont pas des « bombes stéréotypées », leurs situations sont relativement quelconques, et leur interaction fonctionne dans la complexité de retrouvailles complices mais lourdes d’un passé mal vécu, chacune à sa manière. Des non-dits, des aveux, des souvenirs, des délires communs… Et puis ces petites scènes qui viennent interrompre le fil de l’histoire, et qui ont le chic de me faire bien rire. Le tout dans un Québec profond, avec cet accent si particulier et des paysages si chers à mon coeur.

Bref, j’aime ce film. Parce qu’il est décalé et pourtant sonne plus juste que la plupart des films lesbiens. Parce qu’il traite un lieu commun, sans autre ambition que de nous en donner une vision simple et pas si malheureuse, pour une fois !

Si vous l’avez vu, n’hésitez pas à me laisser votre avis, et si vous avez vécu votre propre « Revoir Julie », ça m’intéresse aussi ! 😉

Sur ce, je vous souhaite un bon réveillon et vous donne rendez-vous dans quelques heures pour de meilleurs voeux en 2013 !

2 commentaires

  1. Ton article m’a donné envie de le voir et après quelques mic mac, ce fut le cas !
    Ta description est vraiment bonne et l’expression, « film le moins prétentieux » est bien choisie. J’ai adorablement aimé ce réalisme, et ai été vraiment séduite par « l’espoir »…
    Merci.
    (et j’adore ton blog !!!)

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